Aide publique au développement française pour 2014

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L’OCDE a publié les données provisoires d’aide publique au développement (APD) de la France pour l’année 2014. L’APD française s’inscrit en baisse par rapport à 2014, en premier lieu du fait de l’absence d’annulations de dette significatives l’an dernier, alors qu’en 2013 une importante créance de la France sur la Birmanie avait été annulée [de l’ordre de 400 M€]. Le contexte budgétaire explique aussi en partie cette baisse. Nous n’avons pas à rougir de notre effort d’APD. Avec un budget d’environ 8 milliards d’euros (0,36% du RND), la France est 4ème bailleur mondial (ce qui est supérieur à son rang dans l’économie mondiale). Les montants engagés n’ont jamais été aussi importants. En 2014, le groupe AFD réalise plus de 6,5 Mds€ d’engagements dans les pays en développement, grâce à la recapitalisation mise en œuvre en 2014. Par comparaison, en 2002 (première conférence internationale sur le financement à Monterrey), l’AFD engageait 1 Md€ dans les pays du sud.

L’année 2014 a été marquée par des décisions fortes et symboliques et la France joue pleinement son rôle : 20 Mds€ d’engagements pour l’Afrique seront mis en œuvre d’ici 2018 ; 1 Md$ pour le Fonds Vert pour le climat annoncé en 2014 [pour la période 2015-2018] ; un engagement continu sur le front des grandes pandémies, en particulier aux côtés du Fonds mondial pour la lutte contre le Sida, la tuberculose et le paludisme (360M€ versés chaque année), et de Gavi (avec 250M€ annoncés en janvier dernier) ; plus de 200 M€/an de taxe de solidarité sur les billets d’avion et une part croissante de la taxe sur les transactions financières française (60 M€ en 2013, 100 M€ en 2014, 140 M€ prévus pour 2015) ont ainsi été affectés au développement en 2014.

Nous n’abandonnons pas l’objectif des 0,7% et nous restons solidaires. C’est dans cet esprit que nous recentrons notre aide et soutenons les pays les plus vulnérables, notamment aux conséquences du dérèglement climatique. Notre objectif est « zéro carbone, zéro pauvreté ». La solidarité ne se limite pas à l’aide publique au développement, qui ne pourra tout financer dans le cadre des nouveaux objectifs du développement durable qui seront définis cette année à New York, de la lutte contre le changement climatique à la couverture sanitaire universelle. Il faut passer d’une aide publique au développement à un financement du développement, plus collectif et plus englobant, dans lequel tous les acteurs (gouvernements, acteurs privés, banques de développement, collectivités) sont responsabilisés et jouent leur rôle.


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