Charlie : une première bougie. Tristesse et inquiétude

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7 janvier 2015. Les frères Kouachi abattaient froidement les âmes dérangeantes du journal satirique Charlie Hebdo.

7 janvier 2016. Un an après, nous fêtons un bien triste anniversaire dont nous aimerions ne pas avoir la mémoire ni l’écho qui s’est achevée dans le sang. Nous avons à l’esprit les gémissements des blessés, les sanglots des proches des 130 morts du Bataclan et de ces piétons de Paris, amoureux d’une ville aux terrasses desquelles ils appréciaient le temps qui passe.

La France, Pays des droits de l’homme, terre d’asile pour beaucoup, terreau des lumières prend, depuis un an, le feu des projecteurs mais subit aussi la foudre des assassins qui n’ont d’autre but que de faire régner la terreur.

Comme le disait Ovide, l’inquiétude et la crainte détruisent le charme des plus belles espérances.

Ces attentats ont en réaction conduit le pouvoir exécutif à proposer des mesures que de nombreux républicains – qu’ils soient de gauche de ou droite – n’admettent pas.  Certes, ainsi que les élus des français de l’étranger ont pu récemment le reconnaitre (https://blogs.mediapart.fr/boris-faure/blog/010116/50-nuances-de-bi-nationalite), il n’est pas question de nier la gravité de la situation et, ce faisant, son caractère exceptionnel. Et même si comparaison n’est pas raison, l’on doit se souvenir que des hommes de gauche ont pu aussi en leur temps, au nom de l’intérêt général et de leur sens de l’Etat, prendre les mesures les plus dures. Jules Moch en 1948 confronté à la grève des mineurs ou Georges Clémenceau face à la crise viticole de 1907. Gouverner c’est aussi savoir assumer les mesures les plus graves.

Les plus graves mais aussi les plus justes ; car convenons qu’entendre parler de déchéance de  nationalité et de constitutionnalisation de l’état d’urgence alors que le quinquennat avait commencé dans la promesse de la constitutionnalisation de la loi  de 1905 et celle du droit de vote des étrangers aux élections locales oblige à constater l’écart intervenu ! Ajoutons que parler de déchéance de nationalité des binationaux alors que ceux-ci, par le droit du sang aussi, peuvent représenter 50% à 70% de certaines de nos communautés dont l’on n’a eu de cesse depuis 3 ans d’expliquer avec raison ce qu’elles apportent à la Nation est également approximatif. Dans tous les cas, les parlementaires de gauche seront attentifs aux débats à venir et prendront leurs responsabilités, le moment venu..

Il reste qu’il convient désormais, avec à l’esprit la mémoire de l’espérance de ceux qui sont morts et de celle des vivants, de se tourner vers la vraie priorité du pays ! La question sociale. Contrairement à Gambetta, nous savons qu’elle vit encore cette question qui nous oblige à constater les difficultés qui frappent tous nos compatriotes qui sont au chômage ou en détresse sociale. C’est sans doute l’enjeu des deux années à venir. Refonder un contrat social, une « démocratie sociale » qui contribue à redonner un sens à l’unité nationale.



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