Mon déplacement au Mali

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Une mission parlementaire dédiée à notre politique d’aide publique au développement m’a ramenée à Bamako. Notre Ambassadeur,  Gilles Huberson,  nous avait préparé un programme intense de rencontres, visites et entretiens bilatéraux. Il m’a permis de voir combien le pays avait changé depuis mon dernier passage début 2013 lors d’une période particulièrement difficile.

Nous avons visité les travaux d’aménagement urbain d’assainissement et de voirie en compagnie du Maire, M. Boubacar Bah, dans les communes 3 et 5 de Bamako. Travaux importants, qui, conjugués aux projets d’adduction d’eau potable de Missabougou et Kabala, devraient apporter de grands changements en matière de santé aux habitants de Bamako. Ces visites de terrain ont été complétées par la visite de deux centres de santé maternelle et infantile, soutenus par le Fonds français Muskoka.

L’AFD est très présente et intervient entre autre au Nord Mali à travers des projets à impact rapide, mis en œuvre en partenariat avec le gouvernement malien, avec l’appui de nos forces (Serval puis Barkhane). La réalisation du projet s’appuie sur un processus de concertation entre tous les acteurs impliqués localement et associe les acteurs économiques locaux. Nous avons pu apprécier l’approche globale du partenariat bilatéral aujourd’hui nécessaire pour couvrir l’ensemble du territoire et accompagner ainsi le Mali dans la délicate tâche de réconciliation entre le Nord et le Sud.
Pour bien comprendre cette région complexe et en pleine mutation, nous avons rencontré les chefs de coopération de l’Union européenne, des personnalités de la société civile malienne et le Général Lafont-Rapnouil, représentant de Barkhane au Mali, notre attaché de défense ainsi que le contingent français lors de notre passage au QG de la mission européenne EUTM. Nous avons été accueillis par le général allemand, Franz Pfrengle
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En effet, il est impossible de concevoir le développement sans sécurité et la sécurité sans développement. L’entretien avec le Premier ministre Mobido Keita et le Ministre des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, nous a permis d’apprécier les orientations du Gouvernement et ses objectifs ambitieux mais également sa lucidité sur les défis à relever notamment en matière d’emploi, démographie, éducation et territoires. Nous avons rencontré le Président de l’Assemblée nationale, Issaka Sidibe, et les Présidents de commissions qui sont aussi très conscients du besoin d’un Etat de droit fort. Les Ministres de l’équipement, des transports ainsi que les Ministres des investissements et de la réconciliation ont complété le tableau à la fois des attentes du Mali, mais aussi des immenses opportunités offertes par ce pays.

J’ai pu apprécier l’excellent travail réalisé par nos Conseillers Consulaires Guy Sukho, Hélène N’Diaye et Michel Darwiche. Tous sont très proches d’une communauté française qui grandit rapidement et qui se tourne naturellement vers ses élus pour obtenir conseils et soutien. Leur engagement et leur disponibilité sont à toute épreuve. Les associations Français du Monde/ADFE et UFE sont actives et rendent énormément de services à nos compatriotes établis au Mali.

Afin de continuer à travailler sur les questions démographiques et de santé de la reproduction la rencontre avec les représentants d’ONU-femmes, FNUAP, AFD-Bamako et plusieurs ONG a été particulièrement enrichissante. J’ai réalisé combien il était nécessaire de continuer le combat contre les mariages forcés et l’excision.



J’ai enfin eu le plaisir de retrouver Thomas Castanet, professeur de mathématiques à l’établissement Liberté. Après son projet de mise en ligne des cours lors de la fermeture temporaire du lycée en 2013, il collabore désormais avec le département de mathématiques de l’Ecole Normale Supérieure et l’Inspection nationale de l’éducation à la création d’une "communauté de pratiques" dans le cadre du projet MaliMath.net, que j’ai eu le plaisir de soutenir à travers ma réserve parlementaire. La phase expérimentale consiste en la production de ressources didactiques, aussi perçues comme actions de formation continue en direction des acteurs du projet. Et puis les amis Thierry, Babet, Mireille, Baba, Anna, Eric, Christian, Boutout et Vanessa savent comme personne d’autre me parler de leur pays, celui où ils ont choisi de vivre.


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