La publication, le 15 avril 2016, du rapport de l’UNICEF « Bilan Innocenti 13, Equité entre enfants, tableau de classement des inégalités de bien-être entre les enfants des pays riches » est une contribution utile à l’indispensable mobilisation pour faire reculer la pauvreté des enfants.
Une lecture rapide de ce rapport, fondé sur des données internationales diverses, pourrait donner à penser qu’il décrit la situation présente alors que, s’agissant de l’éducation, seules les données issues du classement PISA 2012 ont été mobilisées. L’analyse qui est faite à bon droit d’un système scolaire français inégalitaire et marqué par le déterminisme social correspond donc au bilan des politiques éducatives conduites avant 2012. C’est d’ailleurs ce diagnostic, largement partagé, qui a posé le socle de la Refondation de l’école entreprise durant l’actuel quinquennat. L’avis du CESE « une école de la réussite pour tous » comme le rapport de Jean-Paul Delahaye « grande pauvreté et réussite scolaire », parus en 2015, ont attesté de la mobilisation de l’institution scolaire et souligné l’impact positif des mesures de la Refondation de l’école. La lutte contre la pauvreté des enfants fait pleinement partie des priorités du ministère de l’Éducation nationale, avec des résultats qui commencent à être connus et mesurés. La réforme de l’éducation prioritaire, avec un effort 350 M€ en direction de près de 10 000 établissements scolaires, et la nouvelle allocation des moyens qui permet de tenir compte, en plus des effectifs d’élèves, des difficultés sociales et territoriales auxquelles sont confrontées les équipes éducatives afin de mettre plus de moyens là où il y en a le plus besoin ; La priorité au premier degré, le déploiement de la scolarisation précoce et des dispositifs « plus de maîtres que de classes », la relance des RASED ; La lutte contre le décrochage scolaire, avec une première diminution de 140 à 110 000 jeunes concernés ; L’augmentation de 50% des fonds sociaux des établissements du second degré, ainsi qu’un accès facilité aux bourses pour les familles, qui seront augmentées de 10% au lycée ; Les outils pour améliorer l’implication des parents, notamment dans les territoires fragiles, avec les espaces parents et la mallette des parents dont l’efficacité est avérée ; L’engagement d’une démarche « mixité sociale » avec 25 territoires pilotes situés dans 21 départements. C’est bien l’ensemble de la Refondation de l’école depuis 2012 qui est au service de la lutte contre la pauvreté, en assumant d’être inégalitaires en moyens pour être égalitaires en réussite. Le rapport de l’UNICEF rappelle le lourd tribut payé par les enfants en situation de pauvreté aux politiques menées avant 2012, et l’importance de poursuivre et d’amplifier la refondation de l’école.