Mon déplacement à Cuba du 9 au 13 mai

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Cuba, cette grande île est restée longtemps coupée du monde pour cause d’embargo et de choix politique qui déplaisait beaucoup à son grand voisin. Elle s’ouvre enfin au monde sans y être vraiment prête. Elle lui offre un visage joyeux, coloré, au son constant de la musique, le visage d’une population dont tous les soucis quotidiens sont pris en charge et dont les seules richesses sont les voitures américaines des années 50.

 

Il suffit cependant d’échanger avec nos interlocuteurs pour pénétrer derrière cette façade et connaitre la réalité quotidienne de ce pays.

Sous la Présidence de Daniel Raoul et en compagnie de Dominique Bailly et Jacques Genest notre délégation sénatoriale est allée soutenir le "mois de la culture française", organisé pour la première fois et renforcer les relations bilatérales dans le cadre de la diplomatie parlementaire.

Notre programme a débuté par un entretien à l’Assemblée nationale sur la situation politique du pays et le fonctionnement des institutions avec sa Vice-Présidente Ana Maria Mari Machado. Puis la visite du Centre d’ingénierie génétique et de biotechnologie nous a permis d’apprécier l’excellence de la recherche et la priorité donnée à la santé et à l’innovation. Dans ce domaine, comme dans beaucoup d’autres, Cuba recherche des partenariats et entend peser dans ses domaines d’excellence. 

La diplomatie économique étant une priorité pour nous l’entretien avec Marcelo Medina, Ministre des Relations extérieures, nous a permis de faire le point sur notre présence encore modeste et les nombreuses opportunités qui nous sont offertes à l’image de la réussite de l’investissement du groupe Pernod-Ricard dans Rhum Havana Club. La rencontre avec la communauté française à la Résidence de France a complété cette journée. Tous les secteurs d’activité étaient représentés. Pour ces amoureux de Cuba les défis auxquels ils sont confrontés son réels mais leur envie de participer à un développement graduel et calibré de ce pays les motive. J’étais heureuse aussi de retrouver notre Ambassadeur, Jean-Marie Bruno, qui vit une période politique particulièrement intense. Heureuse aussi de rencontrer notre Conseiller Consulaire, Jean-Marc Ville, qui connait parfaitement la communauté française qu’il représente et dont il partage le quotidien depuis plus de vingt ans. La pertinence de ses analyses a permis de répondre à certaines des interrogations des membres de la délégation. Notre deuxième jour a débuté par la visite du centre de Nanotechnologie suivi d’un entretien avec Pedro Luis Padron, Directeur Europe du ministère de Commerce extérieur et des investissements. Nous sommes ensuite sortis de la Havane pour visiter la zone spéciale de développement (ZED) de Mariel. Sur les 500 projets prévus pour la zone, seule l’entreprise Bouygues est présente aujourd’hui. Notre marge de progrès est donc grande !

L’Ambassadeur a profité de notre présence pour inaugurer officiellement le Palais Gomez où se trouvent les nouveaux locaux de l’Alliance française, ouverte par le Président François Hollande lors de sa visite officielle un an plus tôt, jour pour jour. Un long échange avec le Président du conseil d’administration, Eduardo Moisés Torres Cuevas, nous a permis d’apprécier les relations d’amitié et de coopération tissées tout au long de notre histoire commune. Elles expliquent peut-être également les 12 000 élèves qui fréquentent l’Alliance de la capitale. Les deux derniers jours furent consacrés à la province de Cienfuegos pour y rencontrer les autorités locales dont la Présidente de la province et voir les nombreux projets soutenus par la France.

Avant notre départ nous sommes allés saluer nos amis espagnols, arrivés la veille au son de 21 coups de canon dans le port de la Havane. J’ai aussi trop rapidement visité l’exposition de photos de Jean-Michel Marchetti qui expose sur deux autres sites et participe à ce dialogue culturel que nous souhaitons.

Enfin nous repartons avec, en tête, les nombreux slogans postés le long des routes et le rappel d’Ernesto Guevara dit "le Che" : "Si tu trembles d’indignation à chaque injustice, alors tu es un de mes camarades".


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