Première étape de mon déplacement dans le Cône sud : l’Argentine

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Dès mon arrivée à Buenos Aires, j’ai été invitée à retrouver l’ensemble des chefs de service de l’Ambassade. Nous avons commencé, sous la houlette de Vivian Daroque -consul-adjoint-par un tour d’horizon des enjeux économiques, sociaux et culturels en Argentine. La situation dans ce pays avec la Présidence Macri est assez similaire à celle que nous connaissons en France, même volonté de réforme dont celle du droit du travail. Mes différents interlocuteurs, croisés pendant la mission, m’ont indiqué que la réforme fiscale n’interviendrait qu’après les élections d’octobre 2017, et qu’aucune autre réforme de fond n’aurait lieu avant la fin 2019. La différence est que le Président Macri gouverne sans majorité d’où l’importance pour lui du scrutin de l’automne prochain. 

L’Ambassadeur, Monsieur Pierre-Henri Guignard, a ensuite présidé une rencontre avec une dizaine de représentants de la communauté française afin que chacun puisse s’exprimer sur la situation en Argentine et compléter ainsi ce premier contact avec le pays. Nos conseillers consulaires Marc Jamin et Michèle Goupil ont également apporté leur analyse des conditions de vie et des difficultés rencontrés par nos compatriotes de leur pays d’adoption.

Dans le cadre bilatéral, je me suis rendue au parlement pour échanger avec Maria-Laura Leguizamon, Présidente du groupe d’amitié Argentine-France au Sénat. Au-delà de la campagne électorale locale et de son appréciation des enjeux elle m’a parlé de son combat pour les droits des femmes en Argentine, qui est passé par une loi sur la parité en 1990, permettant ainsi au congrès d’avoir aujourd’hui une représentation de 40% de femmes.

J’ai également pu échanger avec Oscar Gonzalez, responsable du parti socialiste argentin, l’occasion de confronter les situations politiques de nos pays respectifs.

Sur le plan culturel, j’ai eu le plaisir de rencontrer le Président de l’Alliance française de Buenos Aires, Maximo Bomchil, le directeur administratif et financier, Francisco Armendariz et la directrice des affaires culturelles, Caroline Coll au siège de l’alliance que fréquentent 6 000 élèves. Cette institution date d’il y a 125 ans et regroupe 56 alliances à travers le pays, un réseau substantiel qui participe du rayonnement de la France dans le cône sud.

Au niveau économique, à l’occasion d’une rencontre avec une dizaine d’entrepreneurs français, et de nombreux représentants de la chambre de commerce franco-argentine, j’ai pu constater que selon eux, il existait un grand nombre d’opportunités, des marchés à conquérir avec la possibilité d’être pionnier dans de nombreux domaines. Ces entrepreneurs pensent que les Français devraient venir s’établir en Argentine, en s’appuyant sur des acteurs locaux comme leviers à ces implantations potentielles d’entreprises. J’ai eu un véritable plaisir à constater que "l’équipe France" de ces responsables économiques fonctionnait parfaitement en Argentine.

J’ai apprécié l’activité consulaire ainsi que l’importance de la communauté française en Argentine, à savoir 15 000 compatriotes inscrits au registre. Le Consulat délivre chaque année 700 visas vacances-travail à des jeunes désireux de rester un an pour travailler en Argentine. Pour ce qui est de l’appui consulaire, il y a 200 allocataires de l’aide sociale et 300 boursiers à l’échelle du pays. 

 

Au niveau associatif, j’ai eu le plaisir de rencontrer Christine Pintat, Présidente de l’association Casa Rafael qui accueille, chaque année, 200 enfants du barrio chino. Cette association leur apporte un soutien psychologique et social, en montrant aux enfants qu’ils sont capables d’être créatifs. Le véritable objectif de la Présidente est de redonner confiance à ces enfants pour éviter le décrochage scolaire tout en leur offrant un environnement stable et serein. J’ai également eu la chance de pouvoir retrouver la Présidente de l’association des abuelas de la plaza de Mayo, Estella Carlotto. Cette femme, Présidente de l’association a réussi à retrouver son petit-fils, 36 ans après sa disparition. Les régimes dictatoriaux argentins confisquaient les enfants de leurs opposants et les plaçaient dans des familles d’accueils. Cette pratique a concerné plus de 500 bébés volés à leurs parents.

J’ai enfin eu le plaisir de retrouver les amis de Français du monde, chez la Présidente, Karine Gaudry, avant mon départ au Chili.


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