J’ai assisté au colloque « Asile et excision : actualités sur le certificat médical » organisé par l’association « Excision parlons-en ». Deux cent quarante personnes étaient présentes. Je me réjouis que ce sujet encore mal connu ait attiré autant de monde.
Cette conférence a été l’occasion de questionner l’établissement du certificat médical dans le cadre de la protection internationale prévue pour les personnes exposées au risque d’excision en France ou en cas de retour dans leur pays d’origine. Il est généralement établi en présence de l’OFPRA, d’un médecin légiste en Unité Médico Judiciaire, et d’un médecin gynécologue spécialiste des problématiques des Mutilations Sexuelles Féminines. Il ne faut pas oublier que les « mutilations sexuelles féminines » comprennent toutes les interventions incluant l’ablation partielle ou totale des organes sexuels de la femme. On estime à 200 millions le nombre de femmes excisées dans le monde. C’est un phénomène qui reste caché.
L’excision a des conséquences terribles sur la santé physique et psychologique des femmes. Elle provoque des douleurs intenses, des risques d’infection, des complications obstétricales. Elle est pourtant réalisée dans plus d’une trentaine de pays. Environ 53 000 femmes vivent excisées en France.
De nombreuses pratiques sont aujourd’hui encore justifiées sous couvert d’une tradition, d’une coutume ou d’une religion. Les mariages forcés en font partie. Très engagée sur la défense des droits des femmes, j’ai introduit dans la loi pour l’égalité réelle, votée le 4 août 2014, l’article 55 qui vise à lutter contre les mariages forcés, en pénalisant les parents qui marient leurs enfants sans consentement. Les peines sont lourdes pour avoir un effet dissuasif.