Les Etats de la bande sahélo-saharienne font face à d’immenses défis sécuritaires, et sont directement menacés par la progression des groupes terroristes d’obédiences diverses, mais qui forment sur ce territoire une alliance de circonstance face aux armées régulières de ces pays. La prolifération de ces factions sème la terreur parmi les populations, qui sont également confrontées à de graves enjeux sécuritaires : enlèvements, trafics d’êtres humains, trafics de drogue, grande criminalité transfrontalière, attentats contre la population et les forces de l’ordre étatiques et internationales… Il appartient aux Etats de la région de s’unir pour lutter contre ces fléaux, et d’apporter aide, protection et développement à leurs populations : c’est la mission qui incombe au groupe G5 Sahel, formé par le Mali, le Niger, le Burkina Faso, la Mauritanie et le Tchad.
Le déploiement par la France de l’opération Barkhane, de la MINUSMA par l’ONU et l’aide apportée par l’Union Africaine et la communauté internationale visent à soutenir les efforts des pays du G5 Sahel, sur le plan financier (à court terme par la levée de quelque 300 millions d’euros fin 2017, et à moyen terme par une conférence des pays donateurs qui se tiendra en février prochain à Bruxelles), ainsi que sur le plan militaire. La réunion à Paris cette semaine des ministres de la Défense des Etats du G5 Sahel avait pour objectif une meilleure coordination de la force conjointe et de la logistique, l’établissement d’un calendrier de déploiement des troupes et la montée en puissance opérationnelle des opérations, après une première opération en 2017. Le G5 Sahel doit parvenir à assurer le plus rapidement possible la sécurité de la région, et combler le vide sécuritaire qui fait le lit du terrorisme et de la grande criminalité dans la région. A cet égard, la protection des populations et la reprise administrative, politique et sécuritaire des Etats sur ces territoires est un défi immense et pressant.
La France se réjouit de la volonté de ces pays de reprendre en main leur destin, avec l’aide de la communauté internationale. Si l’aide militaire et financière qu’elle apporte est indispensable dans un premier temps à la montée en puissance des opérations du G5 Sahel, elle doit aussi s’effacer dès que possible lorsque les Etats de la force conjointe pourront s’y substituer. C’est ce message que la délégation sénatoriale dont je faisais partie, et qui a été reçue à New York le jour du vote de la résolution du Conseil de sécurité autorisant la MINUSMA à prêter renfort à la force conjointe, a pu porter auprès des ambassadeurs des pays du G5 Sahel. [Cliquez ici pour lire l’article] C’est ce message également que la Ministre des Armées, Florence Parly a porté en invitant ses homologues à Paris ce lundi, afin d’établir conjointement un calendrier de déploiement et de rendre opérationnelle au plus vite la force conjointe.