Les mouvements sociaux se multiplient dans les prisons, les Ehpad, la justice et à l’Université qui dénoncent tous des manques d’effectifs. Au même moment le gouvernement annonce la suppression de 120.000 postes de fonctionnaires qui s’ajoute aux mesures qui les frappent depuis le début du quinquennat : gel du point d’indice, suppression des emplois aidés ; rétablissement du jour de carence ; report de la mise en œuvre du protocole PPCR ; non-compensation de la hausse de la CSG. Le flou reste total quant aux services qui seront affectés mais ces suppressions ne pourront qu’affecter un peu plus la qualité et l’accès aux services publics.
Si la fonction publique a besoin d’être réformée, cela ne peut pas se faire n’importe comment, sans respect et dialogue. Ce dont les agents ont besoin aujourd’hui, c’est moins d’un plan social que d’un plan de formation pour les accompagner dans l’évolution des services à rendre à nos concitoyens.
Les personnels du milieu hospitalier et des Etablissements d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes (Ehpad) sont particulièrement affectés. Les suppressions de postes obligent les infirmières, les aides-soignants et les médecins à se démultiplier pour permettre d’assurer la continuité des soins. Nombreux sont ceux qui occupent plusieurs postes à la fois. Ces restrictions budgétaires mettent en danger la vie de nos malades.
La semaine dernière, l’ensemble des personnels des Etablissements d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes, (Ehpad) étaient en grève, partout en France, à l’appel de toutes les organisations syndicales (CFDT, CGT, FO, SUD) et de l’association des directeurs d’établissement et de services à domiciles. Ils dénoncent l’insuffisance des effectifs et des moyens alors que les taux d’accidents du travail et l’absentéisme sont trois fois supérieurs à la moyenne. Une pétition de soutien aux personnels des Ehpad a ainsi reçu plus de 300 000 signatures en quelques jours.
La logique comptable ne peut s’imposer partout au détriment de la dignité humaine. L’austérité économique imposée dans ces établissements a eu pour conséquence une dégradation des conditions de travail : les rythmes sont infernaux, la pression sur le personnel fait que beaucoup d’entre eux se retrouvent dans des situations de burn-out. Les témoignages sont affligeants. Ils dénoncent le manque de temps et de moyens pour s’occuper des patients. Il suffit de passer quelques heures dans un de ces établissements pour observer la souffrance des patients comme des soignants.
Ce n’est pas en précarisant le statut de la fonction publique, ni en opposant les agents titulaires aux contractuels que l’on prépare l’avenir. Le service public, auquel les Français sont attachés, mérite davantage d’attention et de considération de la part du gouvernement.