En France malgré l’arsenal législatif, les inégalités salariales et professionnelles entre les femmes et les hommes persistent. Alors que les filles réussissent mieux que les garçons à l’école, elles occupent ensuite des postes à moindre responsabilité et sont moins bien rémunérées. En raison des inégalités de carrières, les femmes partent en moyenne à la retraite un an plus tard que les hommes, avec des droits inférieurs.
Tous temps de travail confondus, les hommes gagnent 25% de plus que les femmes. A poste et expérience équivalents, les femmes gagnent toujours 9% de moins que leurs homologues masculins. Cette différence ne s’explique alors que par des mesures de discrimination pures pratiquées par les employeurs !
Les femmes sont sur-représentées dans les emplois précaires. Elles sont majoritaires à subir des temps partiels contraints. Les femmes sont cantonnées à certains secteurs, dans les professions incarnant les vertus dites ‘féminines’ (administration, santé, social, services à la personne).
Le fameux plafond de verre s’accroit encore avec l’évolution des carrières et notamment après un congé maternité. A l’arrivée d’un enfant une femme sur deux diminue ou arrête son activité professionnelle. Les mères sont trop nombreuses à se voir refuser des promotions. Les inégalités professionnelles sont intimement liées à celles existant dans la sphère privée.
Les femmes s’occupent encore majoritairement des tâches ménagères et de l’éducation des enfants. Or plus les hommes partageront ces taches, plus les femmes pourront dégager de leur temps pour se consacrer également à leur carrière. L’allongement du congé paternité, est aussi un moyen pour impliquer les pères et développer la co-parentalité.
De telles inégalités révoltantes et intolérables au 21ème siècle appellent des réponses majeures.
Un plan pour lutter contre les inégalités salariales et professionnelles a été annoncé pour régler d’ici trois ans le problème de l’égalité salariale. Parmi ces mesures, les contrôles dans les entreprises seront renforcés. Les inspecteurs du travail qui sont aujourd‘hui 1700 seront quadruplés alors même que le gouvernement souhaite supprimer 120 000 fonctionnaires. Les sanctions financières contre les entreprises qui ne respectent pas l’égalité salariale seront augmentées mais appliquées seulement en 2022. En Islande, la contrainte législative est immédiate et oblige les employeurs à prouver qu’ils ne discriminent pas, sous peine d’amendes. Pourquoi attendre encore la fin du quinquennat pour faire appliquer les lois sur l’égalité ?