Loi de programmation militaire 2019-2025 : adoption du texte amendé par le Sénat

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Cette semaine, nous avons examiné en séance publique le projet de loi de programmation militaire (LPM) pour 2019-2025. En tant que Vice-Présidente de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées, j’ai été nommée chef de file du groupe Socialiste et Républicain pour ce texte qui fixe les orientations et les dépenses de l’Etat relatives à la politique de défense. En tant que sénateurs socialistes nous avons enrichi la LPM dans de nombreux domaines, en faveur du renforcement de l’autonomie stratégique de la France, de l’approfondissement des coopérations franco-britannique et européenne, de la modernisation et du renouvellement des équipements et matériels, de l’hébergement social, la cyberdéfense ou le renseignement. 

Mon groupe politique a souhaité mettre l’accent sur le volet social et profiter de cette loi pour améliorer les conditions de travail et la vie quotidienne des personnels. J’ai déposé plusieurs amendements. Le premier permet aux militaires, parents d’un enfant gravement malade, d’être affectés temporairement à des emplois administratifs sans avoir à prendre un congé de présence parentale. De cette manière, ils pourront mieux concilier leur vie professionnelle et leur vie familiale, bénéficier d’horaires stables pour s’occuper de leurs enfants sans renoncer à leur carrière. Le deuxième prévoit de diversifier les offres de garde d’enfants au sein du ministère des Armées, afin de les adapter aux horaires souvent atypiques des militaires. Ces deux mesures s’adressent à de nombreuses familles, puisque plus de la moitié des militaires sont parents d’au moins deux enfants. 

La ministre des Armées, Florence Parly, avait promis une loi à hauteur d’hommes. Je l’ai prise au mot et me suis assurée que ce soit aussi un texte à hauteur de femmes. Notre armée est la deuxième la plus féminisée d’Europe, mais cette montée en puissance du nombre de femmes militaires est récente. Le rapport rendu en 2015 par la délégation aux droits des femmes, dont j’étais co-rapporteure, avait pointé certaines difficultés auxquelles celles-ci peuvent être confrontées. Réaffirmer l’égalité entre les femmes et les hommes dans nos armées n’est pas un slogan, mais un impératif de tous les jours. C’est pourquoi, j’ai défendu, avec succès, un amendement visant à fournir aux femmes militaires enceintes des uniformes adaptés à toute la période de leur grossesse. Jusqu’à présent, celles-ci n’avaient d’autre choix que de porter une tenue civile, qui ne laissait pas apparaître leur distinction de grade. Or il ne s’agit pas d’un détail dans un milieu aussi hiérarchisé que la profession militaire.

Les récents témoignages de victimes au sein de l’école Saint-Cyr, qui forme les officiers de demain, nous ont rappelé que les violences sexistes et sexuelles touchent l’ensemble de notre société, et n’épargnent pas nos armées. Je me réjouis que les propositions d’amendements de ma collègue Laurence Rossignol, dont j’étais cosignataire, en faveur d’une politique volontariste de sensibilisation et d’éradication de ces violences, aient été adoptées.

Il ne faut pas oublier que notre armée représente d’abord des femmes et des hommes déployés en France et dans le monde pour assurer notre sécurité. J’ai donc souhaité aborder cette loi non comme un exercice purement comptable, mais comme un texte permettant à nos militaires d’effectuer leurs missions dans les meilleures conditions possibles.


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