Dans la vie civile comme dans l’armée, malheureusement, les discriminations existent, mais sont souvent tues et vécues comme un mal inévitable. Elles sont multiformes : sexisme, amalgames divers, mises à l’écart… Le ministère des Armées s’engage de plus en plus dans la lutte contre ces discriminations, en particulier contre les violences sexistes et sexuelles. En effet, de l’école militaire aux plus hautes fonctions de commandement, l’évolution professionnelle des femmes soldats est encore semée d’obstacles. La mise en place de la cellule d’écoute « Thémis », dédiée aux situations de discrimination, de harcèlement et de violences à caractère sexuel, témoigne de cette prise de conscience et constitue un pas de plus vers l’exigence d’égalité femmes-hommes.

Mais notre société est aussi gangrénée par des discriminations latentes en fonction des origines. Notre fonction publique et notre armée n’y échappent pas. Alors même que le ministère se doit d’être exemplaire et de porter haut nos valeurs républicaines, cet aspect était occulté dans la loi de programmation militaire. J’ai donc choisi de défendre, avec succès, un amendement qui complète ces efforts, en permettant la création d’une cellule d’écoute dédiée aux victimes de discriminations selon leurs origines.

Par le biais d’un autre amendement, j’ai souhaité que soit créée, dans le texte de la LPM, une section dédiée à la lutte contre toutes les formes de discriminations, afin qu’apparaissent explicitement les actions menées par le ministère dans ce sens. Il ne s’agit pas seulement d’un symbole, mais surtout d’une manière de rendre visible un phénomène parfois tabou, afin de mieux l’appréhender et le combattre.

Pour atteindre ce but commun, toute initiative est bienvenue. C’est pourquoi, je soutiens fermement la volonté exprimée par la ministre des Armées, Florence Parly, d’apposer à son ministère le label « diversité », qui reconnaît l’engagement effectif, volontaire et durable d’un organisme en termes de prévention des discriminations et de promotion de la diversité. 

Je tenais particulièrement à ces différentes propositions, qui s’inscrivent dans mon engagement ancien en faveur de l’égalité des chances. À ce titre, je suis membre de longue date de l’association « Les chemins de la réussite » valorisant des jeunes, méritants, qui ne bénéficient pas toujours des conditions nécessaires pour s’épanouir à l’école et dans la vie professionnelle. L’objectif est d’encourager la diversité à tous les postes et tous les grades, dans tous les domaines d’activités, en levant les obstacles au moment du recrutement.

Les esprits évoluent lentement et le combat n’est pas encore gagné. Seule une politique de "tolérance zéro" accompagnée de mesures concrètes telles que celles que nous venons d’adopter pourront éradiquer ces comportements.