Cyberguerre : pour éviter le « far west numérique », renforcer la coopération et la régulation internationales

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Le 18 janvier dernier, en préambule à l’ouverture de la 11ème édition du Forum international de la cybersécurité à Lille, la ministre des Armées a présenté la nouvelle doctrine française de lutte informatique offensive (LIO), rédigée par le général Olivier Bonnet des Paillerets. Celle-ci réaffirme notre capacité à nous défendre mais aussi notre puissance de dissuasion.

Déjà, en 2012, le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian présageait « une quatrième armée, qui s’appellera l’armée cyber. » S’inscrivant dans ce sillage, Florence Parly a affirmé, dans un discours ferme et sans ambiguïté, que « la cyberguerre a commencé et la France doit être prête à y combattre ».

En effet, il s’agit bien d’une guerre, à la fois discrète et d’une éminente ampleur. La menace est constante et peut viser des infrastructures vitales pour le pays. Afin de renforcer nos facultés de réaction et de riposte, la loi de programmation militaire 2019-2025 a prévu un budget d’1,6 milliards d’euros et le recrutement de 1 000 cyber-combattants supplémentaires d’ici 2025. Par ailleurs, le Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN) permet aujourd’hui de coordonner les politiques interministérielles, jusqu’alors cloisonnées et éclatées, et assure la sécurité numérique des citoyens, des institutions et des acteurs économiques et industriels français.

À l’ère de l’hyper connectivité, où les réseaux se jouent des frontières, la France doit aussi renforcer ses coopérations à l’échelle européenne, par le biais d’un partage accru d’informations et d’une stratégie commune, voire mondiale (rappelons que depuis 2016, le principe de défense collective posé par l’article 5 du traité de Washington est susceptible de s’appliquer aux attaques cyber). L’Appel de Paris du 12 novembre 2018, signé par 64 Etats, vise à relancer les négociations pour une meilleure gouvernance internationale. « Tous connectés, tous impliqués, tous responsables » : le triptyque du directeur de l’ANSSI illustre bien la nécessité d’agir de concert au niveau international pour assurer la pacification du cyberespace.


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