Toutes les 7 secondes une jeune fille de moins de 15 ans est mariée et toutes les 15 secondes une fillette ou une femme est excisée dans le monde. Le 14 mars 2019, le Sénat a adopté à l’unanimité une proposition de résolution pour soutenir la lutte contre le mariage des enfants, les grossesses précoces et les mutilations sexuelles féminines. Ce texte, dont je suis cosignataire comme près de 130 de mes collègues de sensibilités politiques diverses, fait suite aux travaux entrepris par la délégation aux droits des femmes depuis 2018 sur l’excision, les mariages forcés et les grossesses précoces (cliquez ici pour lire les rapports).
Depuis quelques années, la mobilisation contre ces violations des droits fondamentaux des femmes s’intensifie, impulsée par le Parlement européen, le Conseil de l’Europe et l’Organisation des Nations-Unies qui a choisi deux journées pour aider à une prise de conscience collective : la Journée internationale de tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines le 6 février et la Journée internationale des droits des filles le 11 octobre.
Engagée depuis toujours pour la défense des droits des femmes, je me réjouis que le Sénat se soit inscrit dans ce sillage et qu’il ait réuni un tel consensus. Il n’est pas question de stigmatiser qui que ce soit, mais de rappeler par la loi que ces pratiques sont répréhensibles et qu’elles engendrent de grandes souffrances. À eux seuls, les symboles ne suffisent pas à éradiquer des pratiques, souvent justifiées sous couvert d’une tradition, d’une coutume ou d’une religion. Les lourdes peines encourues par ceux qui les imposent ont été votées pour avoir un effet dissuasif. C’est pourquoi, j’avais introduit dans la loi pour l’égalité réelle du 4 août 2014 l’article 55 qui vise à lutter contre les mariages forcés en pénalisant les parents qui marient leurs enfants sans consentement.