Entretien avec Madame l’Ambassadrice de Macédoine du Nord, Jadranka Caushevska Dimov

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J’ai été ravie de recevoir Madame l’Ambassadrice de Macédoine du Nord, Jadranka Caushevska Dimov, au Sénat, la veille de la publication du rapport annuel de suivi publié par la Commission européenne. Son ambition pour un avenir meilleur pour son pays ainsi que sa brillante carrière de diplomate ont permis un échange riche et dynamique.

Ce rapport confirme que, depuis leur accession au pouvoir en 2017 dans des conditions tendues après une décennie d’un régime conservateur, populiste et corrompu, les sociaux-démocrates dirigés par le Premier ministre Zoran Zaev ont ramené cet Etat des Balkans sur le chemin de l’intégration à l’Union européenne.

Outre les progrès unanimement reconnus en matière de critères politiques et démocratiques, ceux qui concernent l’agenda des « réformes prioritaires urgentes » dans les domaines de l’administration publique, de l’Etat de droit et de la justice, méritent aussi d’être soulignées. Surtout, en deux ans, les sociaux-démocrates macédoniens avec le soutien de leurs alliés issus de la minorité albanaise ont réalisé des accords cruciaux pour clore des disputes qui nuisaient aux relations de bon voisinage. Le traité d’amitié avec la Bulgarie conclu en août 2017, puis l’accord de Prespa entre M. Zaev et son homologue grec Alexis Tsipras en juin 2018 sont deux événements remarquables, de bonnes nouvelles pour une région qui en manquent tant.

L’accord de Prespa adopté après 25 ans de crises et de pourparlers sous l’égide de l’ONU sur le nom de l’Etat a ouvert un processus sensible dans les deux pays jusqu’à l’adoption finale du changement de nom en février 2019. Aussi, nous devons saluer la vision et le courage politiques de deux dirigeants confrontés aux pressions des partis nationalistes qui méritent leur nomination à un prix Nobel de la paix.

Avec de tels progrès, j’ai tenu à confirmer à Madame l’Ambassadrice mon soutien pour la perspective européenne de la Macédoine du Nord dont elle souligne combien elle est le « seul moteur » des réformes et la motivation principale de la transformation du pays et de la société.

Alors que depuis son élection en 2017, le président de la République Emmanuel Macron s’est jusque-là opposé à permettre à Skopje d’entamer le début des négociations des chapitres communautaires, j’espère que le président reconnaîtra les efforts indéniables du gouvernement macédonien en encourageant ce dernier et en appuyant les recommandations de la Commission européenne lors du Conseil européen des 20 et 21 juin 2019.


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