« Défense européenne : le défi de l’autonomie stratégique »

Partager cet article

Au terme de six mois de travail avec mon collègue Ronan Le Gleut, nous avons présenté mercredi 3 juillet notre rapport intitulé « Défense européenne : le défi de l’autonomie stratégique », à la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat qui l’a adopté.

Il se fonde d’abord sur le constat que l’Europe doit préserver la sécurité de son territoire, îlot de paix menacé par de multiples tourments (terrorisme, conflits au Maghreb et au Proche-Orient). Elle doit aussi s’organiser pour gérer les inéluctables vagues de migrations humanitaires, économiques et climatiques à venir. Elle est enfin bousculée par des vents contraires, avec le départ du Royaume-Uni qui emporte avec lui sa dissuasion nucléaire et ses moyens militaires et la fragilisation du lien transatlantique qui annonce un possible désengagement des États-Unis. 

Dans ce contexte instable, la défense européenne a progressé ces dernières années à une vitesse inédite. Il suffit, pour s’en rendre compte, de se détacher du concept aux contours flous « d’Europe de la défense » qui recouvrirait l’idée d’un grand dessin structuré autour d’une armée européenne, pour observer plutôt les réalisations concrètes qui se sont développées tant dans un cadre bilatéral, avec le traité de Lancaster House entre la France et le Royaume-Uni ou du Camo entre la France et la Belgique, que multilatéral entre l’OTAN et l’Union européenne.

Or, l’élaboration d’une culture stratégique commune nécessite d’adopter une approche cohérente et consensuelle des enjeux et d’apprivoiser notre confiance mutuelle. Car la défense européenne ne se fera pas sans les Européens. La devise qui nous rassemble, « l’unité dans la diversité », nous rappelle l’essence de la construction européenne : la volonté de bâtir ensemble un projet commun, par-delà et grâce à nos différences. Encore faut-il les comprendre et les admettre. Voilà précisément l’ambition et l’originalité de notre rapport, qui poursuit un double objectif : dresser un bilan politique des avancées réalisées et identifier les points de blocage, en tenant compte des analyses, des besoins mais aussi des opinions publiques respectives de chacun de nos partenaires. 

Ce n’est que par le dialogue que nous pourrons dissiper nos incompréhensions et avancer dans une même direction. C’est pourquoi, afin d’élargir le prisme franco-français à travers lequel nous appréhendons souvent ces questions au profit d’une perspective résolument européenne, nous nous sommes rendus directement sur le terrain, à l’écoute attentive de nos interlocuteurs, dans sept capitales européennes (Bruxelles, La Haye, Londres, Berlin, Rome, Bucarest et Varsovie). 

À travers cette démarche d’ouverture, nous avons formulé douze propositions. Nous espérons qu’elles seront utiles aux décideurs des instances européennes et nationales. Je me réjouis d’ailleurs que le président de la République ait placé son discours aux Armées du 13 juillet ainsi que la célébration de la Fête nationale sous le signe de la solidarité européenne . 

Je vous invite à découvrir l’intégralité de ce rapport en cliquant ici : https://www.senat.fr/rap/r18-626/r18-626.html


Partager cet article