Brexit : ma question à Stéphane Bouillon, secrétaire général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN)

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Le mercredi 4 novembre dernier, la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées auditionnait Stéphane Bouillon, secrétaire général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN). Je l’ai notamment interrogé sur le Brexit et je voulais partager ceci avec vous :

Mme Hélène Conway-Mouret. – Si le Brexit devait se faire sans accord, êtes-vous serein sur les conditions des échanges de personnes et de biens entre le continent et la Grande-Bretagne ?

Réponse de Stéphane Bouillon SGDSN : Sur le Brexit, le 1er janvier prochain sera une étape difficile qu’il y ait accord ou pas, car la sortie de l’union douanière va soumettre tous les échanges avec la Grande-Bretagne à bien des vérifications, pour les marchandises comme pour les personnes – en particulier la présentation du passeport pour tout voyage, avec la date d’entrée et de sortie pour respecter le délai de trois mois. Nous travaillons sur l’application de la réglementation applicable à ceux qui séjournent déjà en Grande-Bretagne, pour faire enregistrer leur durée de séjour, et réciproquement pour les Britanniques séjournant en France ; pour les nouveaux séjours, les règles qui s’appliquent seront celles des pays hors Schengen. Pour la douane, nous avons prévu tout un ensemble de bâtiments positionnés en arrière de Calais pour effectuer les opérations de contrôle, nous comptons bien que les Britanniques en feront autant, ce n’est pour le moment pas le cas ; quelque 600 douaniers et 200 fonctionnaires de la Direction centrale de la police aux frontières (DCPAF) doivent assurer le bon fonctionnement et la sécurité de l’ensemble. Sommes-nous prêts ? Par expérience, je fais toujours comme si nous ne l’étions pas, pour effectuer le plus grand nombre de vérifications et être le plus avancé possible. Nous travaillons en liaison avec nos amis belges, qui vont aussi connaître des répercussions du Brexit. Nous attendons le résultat des négociations, en particulier sur la pêche – l’absence d’accord poserait des problèmes supplémentaires pour la gestion des droits de pêche et pour les ports. Nous faisons le maximum et nous mettrons en place des centres de crise au cas par cas. Nous devrons également, l’an prochain, renforcer nos moyens de lutte contre la cybercriminalité, suivre de très près le Brexit, lequel peut entraîner une situation de crise difficile à gérer, et, bien sûr, continuer de suivre la situation internationale, avec ses tensions nationalistes, et ses sujets de protection de notre pays, en particulier la menace terroriste endogène et exogène. Je dois également mentionner l’intelligence économique et la protection de nos entreprises contre certaines menaces. Sur tous ces sujets, vous pouvez pleinement compter sur la mobilisation complète des militaires et des fonctionnaires civils du SGDSN.


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