Ma participation à la conférence interparlementaire sur la PESC/PSDC

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J’ai participé à la conférence interparlementaire sur la Politique étrangère et de sécurité commune et la Politique de sécurité et de défense commune (PESC/PSDC) qui s’est tenue en visioconférence jeudi 9 septembre.

En tant que fervente défenseuse de l’acquisition par l’Europe d’une autonomie d’action en matière de sécurité et de défense, je me félicite que nombre de mes homologues, dans leurs différentes prises de parole, aient affiché une prise de conscience quant à la nécessité pour nous, Européens, d’être en mesure de défendre nos propres intérêts. Depuis quatre ans, j’observe un changement graduel de la posture très pro-atlantiste de certains de nos partenaires qui prennent conscience que nous pouvons demeurer un allié fidèle tout en défendant nos propres intérêts. 

La crise afghane illustre en effet que les intérêts stratégiques des États-Unis et de l’Union européenne ne coïncident pas toujours et que l’Europe n’a pas encore, sur la scène internationale, la place qu’elle aspire à occuper.

Ces rencontres interparlementaires sont essentielles pour continuer à réfléchir ensemble sur l’avenir de notre continent et de sa défense et surtout très utiles pour comprendre et prendre en compte l’état d’esprit et les réactions de nos partenaires européens. Dans mon intervention lors de la première séance (consacrée aux priorités de la PESC et de la PSDC), j’ai demandé au Haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, M. Josep Borrell, si nous étions enfin prêts à assumer politiquement notre place afin, entre autres, de peser davantage sur la scène internationale, notamment auprès de notre allié américain.

Retrouvez le texte de mon intervention ci-dessous :

Mes chers collègues,

Les « États-continents », à commencer par les États-Unis, mais aussi la Chine et la Russie, défendent leurs intérêts propres et utilisent tous les leviers disponibles.

L’Europe, de son côté, a tout à fait les moyens de s’imposer comme un « continent puissance », afin de protéger ce vaste espace de paix, de sécurité et de prospérité.

Son premier atout est financier : les États européens dépensent ensemble presque 4 fois plus pour leur défense que la Russie !

Elle dispose aussi de tous les outils pour favoriser l’innovation (le FEDEF) et lancer de grands projets industriels, tels le SCAF ou le MGCS. Elle doit donc prendre conscience qu’elle est grande, mais elle ne le sait pas encore.

Dans notre dernier rapport parlementaire sur la boussole stratégique, nous plaidons pour que l’Union européenne dispose d’une capacité d’action autonome.

Adoptons des mesures claires, concrètes et équilibrées, plutôt que des déclarations spectaculaires qui n’engendrent que des déceptions.

Entendons les présidents américains successifs qui réclament un partenaire européen plus solide.

Assumons notre volonté politique et notre force pour être davantage pris en considération !

Monsieur le Haut représentant : sommes-nous prêts ? 

Je vous remercie.

 


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