Retour sur mon déplacement à Strasbourg

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L’invasion de l’Ukraine par la Russie a brutalement réveillé l’Europe, confortablement installée dans un confort sécuritaire assuré par notre allié américain depuis la seconde guerre mondiale. Face à l’urgence de la situation de guerre à ses frontières, elle semble être sortie de sa torpeur, avec l’utilisation inédite de la Facilité européenne pour la paix afin de financer l’envoi de matériel militaire, la batterie de sanctions adoptées rapidement et conjointement par les 27, tout comme l’évolution de la posture allemande sur la livraison d’armes et le budget alloué à la défense. Reste à savoir si la volonté politique des Européens sera suffisamment forte pour maintenir éveillée cette conscience stratégique naissante, une fois passé le choc de la crise.

 

   

 

C’est pour discuter de cette question que je me suis rendue les 4 et 5 avril derniers à Strasbourg, siège du Parlement européen, où se retrouvent les eurodéputés quatre jours par mois.

 

 

J’ai donc assisté à la séance plénière lors de laquelle les parlementaires ont successivement interrogé le Haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité Josep Borrell sur la boussole stratégique, premier livre blanc européen adopté par le Conseil européen.

 

 

 

Ce fut l’occasion de m’entretenir sur place avec les députés socialistes et démocrates français Éric Andrieu, Nora Mevarek et espagnol Juan Fernando Lopez Aguilar, notamment sur la solidarité collective que nous nous devons de témoigner aux 4 millions d’Ukrainiens contraints de fuir leur pays. J’ai également échangé avec Raphaël Glucksmann sur la situation politique en France et en Europe.

 

 

Il était également important de rencontrer des membres de la nouvelle sous-commission « sécurité et défense », tels que le député polonais Witold Jan Waszczykowski avec qui j’ai débattu de la nécessité pour l’Europe d’être en mesure d’agir dans les crises qui éclatent dans son voisinage. 

 

Enfin, la visite du quartier général multinational de l’Eurocorps était incontournable. J’ai été reçue par le lieutenant-général Peter Devogelaere, à sa tête pendant deux ans, le général de division Jean-Pierre Perrin et le brigadier général Jochen Deuer. Ce corps d’armées, dont la mission est de diriger et coordonner des opérations pour l’Union européenne ou l’Alliance atlantique, est unique en ce qu’il est composé de six nations-cadres : l’Allemagne, la Belgique, l’Espagne, la France, le Luxembourg et – signal fort – la Pologne depuis le mois de janvier dernier qui en assumera le commandement l’année prochaine. 

 


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