Mon déplacement au Vietnam, à Ho Chi Minh et Hanoï

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Arrivée à Ho Chi Minh Ville, capitale économique du Vietnam, j’ai été accueillie par Laurent Fischer, conseiller des Français de l’étranger. Ce programme était axé sur des rencontres avec la communauté Française avec plus de 7 000 Français résidant principalement à Hanoi et Ho Chi Minh.

J’ai débuté ma visite par une réunion avec le président de Français du Monde Jaime Peypoch pour aborder les questions traitées par les associations, leurs actions telle la création de la cellule psychologique finance en partie par le STAFE. Nous avons egalement evoqué le fonctionnement du Point d’écoute et du comité de solidarité, notamment des aides apportées pendant la pandémie. Avec Bruno Treffel et Olivier Darius , co-présidents de l’Union des parents de Marguerite Duras, nous avons parlé du problèmes des transports pour le lycée français dont l’organisation repose aujourd’hui sur leur assocation ainsi que du besoin en équipement informatique à la rentrée prochaine. Le durcissement par les autorités vietnamiennes de l’obtention de visas et leur renouvellement pour les étrangers résidant au Vietnam pose de plus en plus de difficultés.

J’ai ensuite échangé avec les deux déléguées syndicales des professeurs pour Mai Anh Nguyen Duy et de l’administration pour Phuong Chanussot des parents d’élèves du lycée Marguerite Duras, établissement en gestion directe à Ho Chi Minh, avec 1 200 élèves de la maternelle à la terminale. Les parents d’élèves et les deux déléguées syndicales ont soulevé les difficultés de l’obtention des visas pour les professeurs, du besoin d’un soutien linguistique pour les enfants non francophones et d’une plus grande offre éducative afin de rendre plus accessible leur scolarité dans une ville où la circulation est dense. J’ai aussi rencontré Eloise Chevance pour parler du FLE qu’elle enseigne qui a fortement besoin d’être soutenu afin de maintenir le niveau de français des élèves.

J’ai rencontré la directrice Linh Rateau de l’école de danse « Dancenter «, bel exemple d’une entreprise très affectée par la pandémie mais qui rebondit bien avec le retour des cours et des spectacles.

J’ai visité la librairie française Nam Phong, lieu chaleureux de rencontres et d’échange, fondé par monsieur Nguyen Quoc Khanh dont l’histoire personnelle est fascinante. La librairie est la continuité d’une tradition culturelle franco-vietnamienne, mais surtout une histoire familiale.

Enfin, j’ai retrouvé les conseillers des Français de l’étranger, Marc Villard, Laurent Fischer et Sebastien Pollet pour parler des projets sur lesquels ils travaillent et que je pourrais soutenir. Le lycée fait partie de leurs préoccupations notamment le manque de revalorisation des salaires des recrutés locaux, le niveau de français au primaire et le manque de mixité sociale à terme si l’établissement n’est plus suffisamment attractif pour les familles aisées.

 

J’ai profité de ma visite pour découvrir un peu Saigon, moteur économique du pays avec ses tours très modernes mais qui garde des traces de son passé colonial en utilisant les modes de transport sur deux roues locaux disponibles, ambitieux par temps de pluie.

J’ai terminé cette journée de rencontre avec celle de Madame Ninh, diplomate et femme politique à l’origine de nombreuses réformes pour intégrer le Vietnam dans les institutions multilatérales. J’ai aussi échangé avec M. Luong Van Ly, avocat et ancien Directeur adjoint des Services des relations extérieures du Ministère de l’intérieur sur la politique économique très ouverte menée par le pays. La France bénéficie d’un capital sentimental mais la concurrence coréenne, japonaise, chinoise et russe est forte.

Avant de partir pour Hanoï, j’ai rencontré le directeur de la Chambre de commerce et d’industrie France-Vietnam, Adam Koulaksezian regroupant 250 entreprises, membres pour la plupart des filiales de sociétés françaises ou des entreprises créées par des Français au Vietnam. La chambre de commerce et ses 15 employés à plein temps apporte un soutien précieux et plus particulièrement pendant la période de la crise sanitaire aux entreprises en difficultés afin de prévenir le risque de destruction du tissu économique du pays. Nous avons abordé le rôle de la BPI, la stratégie française en matière de responsabilité sociétale des entreprises et parlé de la French Tech.

J’ai ensuite rendu visite au cabinet de Charles Gavaillardin, architecte développant des solutions durables respectueuses de notre environnement. Installé au Vietnam et au Cambodge depuis de nombreuses années il rentre bientôt en France pour ouvrir une nouvelle étude à Marseille et offrira ainsi aux trois pays, son expertise dans un domaine où la demande est croissante.

Le lendemain, accompagné de Laurent Fischer, j’ai découvert la ville d’Hanoï au bord du Mékong, Fleuve Rouge au patrimoine exceptionnel avec ses vieilles maisons traditionnelles. Nous avons rencontré la proviseure du lycée français Alexandre Yersin, Corinne Chan Yue Tack. Ce magnifique établissement en gestion directe de l’ AEFE scolarise un peu plus de 1 000 élèves de la maternelle à la terminale. Ouvert en 2018, il offre des espaces de classes et sportifs de grande qualité. L’ouverture d’une section internationale vietnamienne fait partie des projets du lycée pour répondre aux élèves qui souhaitent continuer leurs études supérieures au Vietnam. La demande pour aller dans d’autres pays européens est croissante.

Nous avons rencontré Leila Bello qui a ouvert une petite école pour répondre à la forte demande pour une scolarité multilingue des familles et qui espère que son école sera homologuée. Son projet s’inscrit dans la même démarche que les écoles Boule et Billes, Saint Ange et La Petite Ecole qui scolarisent les enfants jusqu’au CM2

J’ai ensuite rencontré Eric André, président de l’Association France Solidaire, qui vient en aide aux Français qui rencontrent des difficultés administratives ou financières. Ils sont de plus en plus nombreux et le nombre de boursiers, qui correspondent à près d’un tiers des familles françaises qui scolarisent leurs enfants au lycée français, nous éloignent du cliché des Français expatriés, forcément nantis. Les entreprises recrutent localement et l’expertise qu’ils apportaient peut être trouvée sur place ce qui explique la disparition des avantages qui leur étaient alloués. Quel que soit le pays on retrouve les mêmes difficultés en matière de santé et donc de couverture sociale, d’assurance, d’emploi. Les associations jouent un rôle majeur dans l’accompagnement qu’elles apportent et celles et ceux qui les animent méritent tout notre soutien et reconnaissance.


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