Mon déplacement à Djibouti

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J’ai poursuivi mon déplacement dans la Corne de l’Afrique (après l’Ethiopie) à Djibouti – pays que je connais bien puisque j’y effectuais ma cinquième visite – pour aller à la rencontre de notre communauté française et apprécier les évolutions de notre relation bilatérale.

J’ai eu le plaisir de retrouver les Conseillers des Français de l’étranger Vincent Sadèque – aujourd’hui président du conseil consulaire – Eva Pardina et Jean Meunier. Je tiens à les remercier tout particulièrement pour leur soutien dans l’organisation de cette mission et pour leur présence, tout au long de ce programme.

L’Ambassadrice, Mme Dana Purcarescu, et toute l’équipe de l’Ambassade – la première conseillère, l’attaché de défense, l’attaché de sécurité intérieure, le conseiller de coopération et d’action culturelle et le consul adjoint – m’ont présenté, dès mon arrivée, la situation du pays qui se prépare aux élections législatives du 24 février prochain.

Le premier jour, pour faire le point sur nos relations économiques que le Président de la République s’est engagé à intensifier en 2019 lors de sa visite, j’ai rencontré les membres du « groupe d’affaires France-Djibouti » créé en 2017. Avec le président Nour Omar (DG de BSH Holding), le vice-président Luc Marill (DG du Groupe Marill), le trésorier David Boucher (DG de GXA Assurances), Bourhan Mohamed Ali (DG de Chab Express), André Massida (DG de Massida Transit), Stéphane Rémon (DG de Coubèche), Arnaud de Rodez (directeur pays pour Air France) et Farah Had Hassan (DG de House Paper), nous avons notamment évoqué les nouveaux investissements français à Djibouti, la convention fiscale entre nos deux pays, la double imposition des revenus djiboutiens et les difficultés que rencontrent les Français pour ouvrir un compte bancaire.

Après avoir visité l’Université de Djibouti avec son président, le Dr Djama Mohamed Hassa, nous nous sommes rendus à l’Office régional de recherche sur l’environnement et le climat (l’ORREC) avec le directeur du Centre d’études et de recherche de Djibouti. L’ORREC, inauguré l’année dernière, a pour mission d’aider le pays, sujet à la sécheresse, à mieux gérer ses ressources en eau et en nourriture de plus en plus menacées par le réchauffement climatique. La qualité des recherches conduites et des équipements devrait attirer de nombreux chercheurs dans un domaine incontournable.

La Directrice de l’Agence française de développement (AFD) à Djibouti, Mme Hélène Vidon, nous a ensuite présenté les nombreux secteurs d’investissement de l’AFD qui bénéficient directement à la population, tels que le développement urbain, l’eau, ou l’éducation.

La séquence consulaire s’est déroulée en trois étapes. Je me suis d’abord entretenue avec les équipes consulaires qui ont présenté l’activité du Consulat au service de nos 4 000 ressortissants français, dont 1 200 binationaux. J’ai ensuite participé au conseil consulaire présidé par M. Vincent Sadèque à l’ordre du jour très chargé. J’ai enfin échangé avec les trois Conseillers des Français de l’étranger de Djibouti et les Conseillers de la région (M. Jean-Baka Domelevo et M. Daniel Waide pour la circonscription englobant le Kenya, l’Ouganda, le Rwanda, le Burundi, la Tanzanie, la Zambie et le Zimbabwe et M. Michel Gleyze pour l’Éthiopie que je venais de quitter). Celle-ci nous a permis d’évoquer les problématiques partagées par les ressortissants de la région.

La journée s’est terminée à l’Ambassade qui accueillait Mme Jessie Cauliez, chercheuse au CNRS et archéologue préhistorienne, présente à Djibouti dans le cadre de la mission de recherche archéologique franco-djiboutienne qu’elle dirige depuis 2014. J’ai eu le plaisir d’y retrouver de nombreuses personnalités djiboutiennes dont le ministre de l’enseignement supérieur.

La deuxième journée a débuté avec la rencontre des conseillers du commerce extérieur de la France. Si la France reste le premier exportateur vers le pays, elle est fortement concurrencée par la Chine et la Turquie qui financent d’importantes infrastructures et poursuit la montée en puissance que j’avais déjà observée lors de ma visite en 2016. Notre engagement n’est pas suffisant et permet à de nombreux pays de s’imposer naturellement.

Je me suis ensuite entretenue avec le ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale, M. Mahamoud Ali Youssouf, avec lequel je partage la même analyse de la situation régionale.

J’ai terminé la matinée par une conférence à l’Institut des études diplomatiques, où sont intervenus le Directeur, M. Mohamed Abdoulkader Moussa, le Secrétaire général des affaires étrangères et de la coopération internationale, M. Mohamed Ali Hassan, et notre Ambassadrice. J’ai rapidement présenté le rôle du Sénat dans un système bicaméral ainsi que la diplomatie parlementaire puis ai répondu pendant plus d’une heure à de nombreuses questions sur la présence française en Afrique, la perte de vitesse de la francophonie et le futur accord de défense entre nos deux pays.

Je me suis rendue au lycée français de Djibouti, une référence en matière d’enseignement dans le pays, et sur le chantier du futur lycée. Je me suis entretenue successivement avec l’équipe de direction, les représentants des personnels, les parents d’élèves et des lycéens et collégiens.

J’ai visité l’Institut français de Djibouti avec son directeur Stéphane Gallet. J’ai noté la volonté du ministère de la culture djiboutien de renforcer sa politique culturelle et ses partenariats en la matière avec la France. La belle programmation et le dynamisme de l’IF attirent de plus en plus de spectateurs et participants aux différentes activités.

Le troisième et dernier jour a été consacré aux enjeux de sécurité et de défense. En effet, la France dispose à Djibouti de sa plus importante base militaire à l’étranger, avec 1 450 personnels. Comme lors de chacun de mes passages, il était essentiel pour moi d’aller au contact de nos militaires et de leur famille. Je me suis rendue sur les sites de la base aérienne et de la base navale, où j’ai été accueillie par le général de division aérienne et commandant des forces armées Laurent Boïté. J’ai également rencontré nos militaires de l’armée de terre pour une présentation de leurs matériels, un retour sur leurs expériences et les formations qu’ils dispensent. Les pompiers sont aussi présents ce qui explique aussi notre excellente réputation. Notre présence est visible et appréciée partout en ville.

La visite du refuge Decan, qui recueille et soigne des animaux en danger souvent victimes de braconnage avant de les relâcher dans la nature, aux côtés de son fondateur – le Dr. Lafrance – est venue clôturer ce programme.


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