Ma participation au Conseil d’administration de l’AEFE du 11 mars 2024

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Je suis heureuse d’avoir été reconduite en tant qu’administratrice de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE). Cette fonction me permet à la fois de faire remonter les questions des conseillers des Français de l’étranger et les éventuelles problématiques des établissements dans lesquels je me rends lors de chacun de mes déplacements à l’étranger pour y rencontrer l’équipe de direction, les représentants des personnels et des parents d’élèves, mais aussi de suivre et de prendre part à la vie de notre réseau.  

J’ai ainsi participé au conseil d’administration qui s’est réuni le 11 mars dernier, dans son nouveau format issu de la loi du 28 février 2022, avec 9 nouveaux membres parmi lesquels :

  • 6 administrateurs supplémentaires : un représentant des parents d’élèves, un représentant des organismes gestionnaires conventionnés, un conseiller des Français de l’étranger et trois représentants du ministère de tutelle ;
  • 3 experts sans voix délibérative : des représentants de l’ANEFE (Association nationale des écoles françaises de l’étranger), des associations FLAM (français langue maternelle) et des anciens élèves du réseau.

Dans leur introduction, la direction générale de la mondialisation et la directrice générale de l’Agence ont fait le point sur plusieurs sujets, tels que le déploiement des instituts régionaux de formation (IRF) ou la situation particulière d’établissements situés dans des zones de crise (au Sahel, en Ukraine, ou encore en Haïti).

Sur le plan budgétaire :

  • Le compte financier de 2022 de l’Agence a été validé ;
  • Plusieurs opérations immobilières ont été validées (travaux de sécurité en Chine ; rénovation d’espaces de demi-pension et d’installations sportives en Espagne) ;
  • Le soutien aux établissements et aux familles boursières du Liban a été renouvelé ;
  • Des mesures d’aide spécifique ont été décidées pour les établissements en Chine.

J’ai débuté mon propos liminaire en déplorant qu’après le « réarmement » de notre diplomatie annoncé par le gouvernement, nous assistons finalement à son « désarmement » avec l’annulation de plus de 174 millions d’euros de crédits alloués au ministère de l’Europe et des affaires étrangères.

J’ai partagé les propos des précédents intervenants, notamment les préoccupations de M. Boris Faure concernant le soutien à la francophonie dans le monde et les inquiétudes de M. Franck Ferrari sur la situation des recrutés locaux qui représentent une part croissante des personnels du réseau pour pallier la baisse du nombre de titulaires et dont les conditions d’emploi sont pourtant précaires.

Dans un premier temps, je suis revenue sur les conditions de travail des personnels, puisque la qualité de l’enseignement que nous offrons à nos élèves est étroitement liée à la qualité de l’environnement que nous garantissons à nos personnels.

Concernant leur bien-être au travail, j’ai souhaité connaître l’avancement du déploiement de la cellule d’écoute et de signalement à destination des personnels du siège, mais aussi des personnels détachés et de droit local.  Je reste intimement convaincue que seul un travail collectif, intégrant toutes les parties prenantes et mobilisant toutes les volontés, permettra d’avancer sur ce sujet d’importance majeure, de généraliser les bonnes pratiques et d’éradiquer enfin ce phénomène.

Concernant leur rémunération, j’ai soulevé la question de l’insuffisance du montant de l’indemnité spécifique de vie locale (ISVL) et de l’indemnité compensatrice des conditions de vie locale (ICCVL) dans de nombreux pays, qui ne permet plus de faire face à l’explosion de coût de la vie du fait d’inflation mondiale. Dans ces conditions, certains établissements connaissent un important phénomène de rotation des personnels, des difficultés de recrutement et ne trouvent pas preneurs pour les postes laissés vacants, ce qui affecte directement leur attractivité. Dans l’Hexagone, nous observons une réelle prise de conscience quant aux manques de moyens alloués à nos enseignants. Celle-ci devrait se répercuter dans l’ensemble de notre réseau d’enseignement français à l’étranger. J’ai donc suggéré de mener une réflexion au cas par cas pour rattraper le niveau de l’ISVL/ICCVL dans certains établissements, afin de permettre à nos personnels de vivre dignement dans leur pays de résidence et de les fidéliser.

Dans un second temps, je suis revenue sur la situation particulière de certains établissements, n’ayant pas pu déposer de question dans les délais impartis du fait de ma nomination tardive en tant qu’administratrice.

J’ai ainsi abordé le cas du lycée français international de La Havane à Cuba qui sollicite un soutien exceptionnel de la part de l’Agence compte-tenu de la baisse de presque 50% de ses effectifs depuis 2019 ;  du lycée La Fontaine de Niamey au Niger dont l’association des parents d’élèves plaide pour une réouverture de l’établissement à la rentrée 2024 sous statut de partenaire ; des potentielles suppressions de postes au sein de l’école française de Téhéran à partir de la rentrée 2024; mais aussi de la possibilité de créer un poste de psychologue scolaire ou d’enseignant spécialisé au sein du lycée français de Djibouti.

J’ai enfin rappelé mon plein soutien à l’Agence et ma mobilisation, qui s’inscrit dans un travail collectif, pour doter notre réseau de tous les moyens – qu’ils soient humains ou financiers – pour assurer sa pérennité.


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