Encore un effort Monsieur Frassa ! (Partie 1/2)

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Une campagne électorale est toujours un moment de liberté ; une récréation où des enfants joyeux jouent et crient avant de retourner sagement sur des bancs écouter une leçon qui leur est étrangère. Et bien « les défis » de Christophe-André Frassa, c’est cela. Une récréation. Une simple récréation dont l’absence de sérieux ne devrait pas justifier que l’on s’y attarde s’il ne venait d’achever un mandat de six ans et n’avait l’idée d’en solliciter un nouveau.

Encore ! En voulant rouvrir un chantier institutionnel pour la construction duquel monsieur Frassa ne s’est guère investi, celui-ci ne propose rien de moins que de revenir à un système qui avantageait tant la droite que celle-ci avait elle-même fini par s’en émouvoir en 1981 à l’occasion de la réforme voulue par Claude Cheysson et qui tendait à faire enfin élire au suffrage universel – et non plus nommer par les Ambassadeurs – les membres du CSFE.

En défendant encore une fois la création d’une collectivité d’outre-frontière dont on se demande pourquoi la droite ne l’a pas créée durant les dix ans où elle aurait pu le faire en étant majoritaire et dont les commissions des lois des deux assemblées ont relevé en 2013 le caractère irréaliste, « objet constitutionnel et juridique non identifié » pour le Conseil d’Etat, le candidat Frassa nie les apports d’une réforme qui a eu pour effet de féminiser (à gauche tout le moins !) et de renouveler le corps électoral. Les nouveaux élus apprécieront. Ils ne sont pas les bienvenus.

Des égaux ! Le Sénateur-candidat de l’UMP revendique d’organiser un congrès annuel rassemblant tous les élus, un congrès des égaux en quelque sorte. Les modes d’expression cependant ne doivent rien à l’égalité et l’on sait que l’on voyage aussi bien en regardant une carte qu’en usant Skype ou la visioconférence. En affirmant les besoins d’un tel congrès annuel, Christophe-André Frassa semble postuler une inégalité qui n’existe pas entre ceux qui sont tous des Conseillers consulaires. L’égalité existe. Elle est dans l’identité de mandat. Une simple réunion annuelle ne saurait y suffire sauf à lui prêter des objets différents…

Au-dessus ! Monsieur Frassa affirme ensuite que les Conseillers consulaires doivent s’affranchir de la tutelle de l’Etat et revendiquer la présidence des conseils élus. Outre le fait qu’une telle proposition exprime une défiance à l’égard du corps diplomatique que je ne partage pas, le simple fait de présider un organe consultatif ne changera rien à l’essentiel : avoir la maîtrise des débats, des dossiers et représenter au mieux nos compatriotes expatriés. C’est une question d’engagement ; non de présidence.


(A suivre ici…)

 


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