Mon déplacement en Bosnie-Herzégovine

Partager cet article

Je me suis rendue dans les Balkans dans le cadre d’une mission de la Commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées du Sénat avec mes collègues Michelle Gréaume, Olivier Cigolotti et Bernard Fournier (photo de couverture).

Première étape de deux jours à Sarajevo, en Bosnie-Herzégovine, qui a commencé par une rencontre au ministère des Affaires étrangères avec Momir Brajic, vice-ministre des affaires étrangères chargé des relations bilatérales. Nous avons échangé sur les conséquences concrètes de l’octroi à la Bosnie-Herzégovine du statut de candidat à l’Union européenne en décembre 2022 ainsi que des priorités de la diplomatie bosnienne pour accélérer le lancement des négociations d’adhésion. Ont également été évoquées la guerre en Ukraine, les coopérations régionales à l’échelle des Balkans ainsi que la présence de puissances étrangères.

Nous avons ensuite enchaîné avec Johann Sattler, ambassadeur de l’Union européenne en Bosnie, pour parler de la candidature d’adhésion du pays à l’UE et l’horizon temporel crédible de cette adhésion dans l’espace européen. Nous nous sommes intéressés également à la guerre informationnelle dans le pays et les influences étrangères, notamment de la Russie et de la Turquie.

Pour poursuivre ces discussions, nous nous sommes entretenus avec Bojana Urumova, représentante du Conseil de l’Europe en Bosnie, avec qui nous avons échangé sur les actions menées par l’institution dans le pays, la lutte contre la corruption et les réformes institutionnelles nécessaires que doit mener le pouvoir en place pour maximiser ses chances d’intégrer un jour l’Union européenne. La Bosnie-Herzégovine reste aujourd’hui un pays très divisé avec trois peuples constitutifs (Bosniaques – majoritaires -, Bosno-serbes et Bosno-croates) qui poursuivent chacun leur propre agenda, avec pour conséquences la paralysie des institutions et l’impossibilité de conduire des réformes.

Cette séquence avec des représentants étrangers s’est conclue par un long entretien avec Christian Schmidt, haut représentant international dans le pays – une fonction créée en 1995 chargée de faciliter l’application des accords de paix de Dayton. Nous avons notamment discuté de la stabilité institutionnelle et de l’évaluation du risque de sécession de la Republika Srpska, l’entité serbe des trois peuples constitutifs de la Bosnie-Herzégovine.

Le lendemain, nous avons rencontré nos homologues de la Chambre des représentants Sasa Magazinovic et Mia Karamehic-Abazovic, tous les deux membres de la Commission des Affaires étrangères. Ils nous ont présenté le rôle du parlement, en particulier dans le processus d’adhésion, ainsi que les réformes prioritaires du pays et la perception de l’Union européenne au sein de la population bosnienne.

Nous avons terminé cette première étape par une visite du camp Butmir où se situe le quartier général de l’OTAN ainsi que la base militaire de l’Union européenne – EUFOR Althea. A cette occasion, nous avons échangé avec la Brigadier Générale Pamela McGaha, commandante de l’OTAN à Sarajevo, sur le rôle et le niveau d’engagement de l’Alliance dans le pays, le niveau de développement des forces armées bosniennes et les perspectives d’adhésion de la Bosnie-Herzégovine à l’OTAN. Nous avons également rencontré le lieutenant-colonel Frédéric Gachassin, commandant du détachement français auprès de l’EUFOR, qui nous a expliqué le rôle de la mission Althea. Cette dernière a pris le relais de l’organisation transatlantique en 2004 afin de poursuivre la mission de préservation de la paix et de renforcement de la sécurité intérieure en appui des autorités locales. Suite à l’invasion de l’Ukraine en février 2022, le volume des forces a triplé, passant de 600 à 1800 soldats.

Pour retrouver la suite de ce déplacement, rendez-vous sur les articles consacrés à la Serbie et au Kosovo.


Partager cet article